jeudi 13 mai 2010

Record de collecte de lait en avril 2010

En reprenant les données relatives du marché de la collecte de lait depuis une décennie, on constate que le record d'avril 2009 (1 966 667 L/j) a été dépassé de +3,4% en avril 2010 (2 033 774 L/j). Cette croissance confirme ce que j'ai publié dans une précédente note (Boom Laitier en Tunisie) concernant les croissances enregistrées durant les mois de janvier et février 2010 (respectivement +14,1% et +10,6%) comparés aux mêmes mois de l'année 2009, qui camouflent à mon sens une qualité médiocre du lait cru ou ce qui ressemble à du lait cru (utilisation excessive et abusive de lactosérum).

Par ailleurs une corrélation positive existe entre la croissance annuelle des mois de mars et avril et la croissance année n vs année n-1. De ce fait, si tout va bien on aura le transit d'environ 21 000 000 L en plus par le réseau de collecte comparé à 2010 dont environ la moitié a déjà transité par ce circuit entre les mois de janvier et d'avril.

assisterons-nous durant les prochains mois à une occupation quasi-complète de l'outil industriel durant la phase la plus critique de l'année? Les prochains mois nous en diront plus

jeudi 6 mai 2010

Stock Technique de lait de boisson

Comme chaque année la décision du ministère du commerce relative à la constitution d’un stock de régulation du marché en lait de boisson vient de paraître dans le JORT (40 000 000 L au 31/07/10). Cette initiative louable permet de réguler le marché durant la période de basse production (de septembre jusqu’à janvier) et permet d’éviter l’importation du lait de boisson pour contrecarrer la pénurie qui accompagne généralement cette période.

Pour parfaire cette stratégie de stockage le ministère du commerce a assigné depuis quelques années des quotas de stockage à chaque laiterie fabricant du lait de boisson. Ces quotas sont proportionnels aux parts de marché de chaque marque. Par ailleurs, il a assigné des niveaux de stocks mensuels qu’il veille rigoureusement à leur application. Et comme ces mesures restaient insuffisantes, on a assisté aussi dans le passé à la mise en place de certaines mesures interdisant la fabrication de sous produits (yaourt, lait fermenté, lait entier, lait écrémé, lait enrichi,…) afin de diriger tout le lait parvenant aux quais de réception des laiteries à la fabrication du lait demi-écrémé.

Malgré toutes ces mesures draconiennes on a assisté durant la dernière basse saison de production à une pénurie de qualité et non pas de quantité. En effet, les consommateurs ont manifesté une forte demande pour deux marques en particulier et on parlait alors de pénurie chaque fois que ces deux marques se faisaient rares dans les étalages alors que des stocks énormes des autres marques remplissaient les mêmes étalages.

Que faire alors ?

La nouveauté cette année est que le ministère de commerce aura à superviser l’opération de déstockage chez toutes les laiteries. Chaque laiterie n’a plus la latitude de vendre librement ses produits vu qu’elle aura un niveau de stock mensuel à respecter sous peine de voir sa subvention de stockage et sa production de produits à forte valeur ajoutée confisquées.

Le paradoxe qui m’inquiète dans toute cette histoire est le suivant :

Pourquoi sévir au niveau du secteur organisé durant la basse saison de production et fermer les yeux sur les agissements d’un secteur informel qui ne connaît son apogée que durant la même période? Pourtant les textes législatifs interdisant la vente directe du lait cru sont explicites, les services du ministère du commerce n’auront qu’à appliquer la loi.

Pourquoi les chiffres relatifs à l’approvisionnement du marché durant cette période seraient plus importants que le pourcentage du frelatage et le nombre de germes pathogènes : brucellose, salmonellose, listeria, tuberculose,…que renferme le lait colporté de porte à porte ou destiné aux crèmeries des zones urbaines et péri-urbaines?

Ne serait-il pas plus judicieux de sévir auprès de ces colporteurs et permettre ainsi de rediriger plus de lait cru vers les laiteries, (environ 500 000 à 600 000 L/j de lait cru (ou ce qui ressemble à du lait cru) approvisionnent les crèmeries du Grand Tunis au mois de Ramadan) ?

A méditer