vendredi 2 décembre 2011

Baisse des cours des aliments concentrés simples et des principaux ingrédients laitiers


Les cours du SMP (Skim Milk powder = poudre de lait écrémé) et des MGLA (Matières Grasses Laitières Anhydre) ont enregistré une baisse significative durant le mois d’octobre par rapport au mois de septembre de -3,8% et de -3,7% respectivement.

Les cours du mais et des tourteaux de soja ont également enregistré une baisse significative durant la même période susmentionnée de -7,2% et de -9,0% respectivement.

La tendance vers la baisse se poursuivra probablement jusqu’à la fin de l’année.

En Tunisie, les fromagers et les yaourteries pourront profiter de cette baisse de prix des ingrédients laitiers et qui est en plus couplée par la suppression des droits de douanes sur les importations de SMP jusqu’au 31/12/11 (JORT n°89 du 22/11/11 ; page :2849-2850). Cette alternative, si elle est suivie, libérera des volumes de lait cru pour la fabrication de lait de boisson et pallier par conséquent à une éventuelle diminution de l’offre de ce produit fini.

Les unités de fabrication d’aliments composés pour le bétail auront à profiter de cette baisse des prix des principaux aliments concentrés simples pour réviser leurs prévisions d’achat vers la hausse et répercuter cette baisse sur leurs prix de vente sans toucher ni à la qualité de leurs produits finis, ni à leurs marges.
 
Les prémices d’un nouveau boom laitier se pointeraient-elle déjà à l’horizon?

mercredi 30 novembre 2011

Aperçu sur l’infrastructure du réseau de la collecte de lait cru en Tunisie


Une enquête a été faite au niveau de 115 centres de collecte de lait cru situés dans 16 gouvernorats ayant une capacité de stockage et de refroidissement allant de 2000 L à 48000 L et ayant une capacité de transport allant de 0 L (absence de camion citernes) à 40 000 L. Ces Centres de collecte de lait cru traitent avec toutes les unités de transformation du pays.

Les résultats de cette enquête montre que :

i) 56 centres disposent d’une capacité de stockage supérieure ou égale à leur pic de collecte et uniquement 23 CCL possèdent un ratio entre la capacité de stockage et le pic de collecte de 1,5 (un ratio permettant de travailler confortablement durant la saison de haute saison de production)

ii) 64 centres disposent d’un dispositif de froid instantané. Le recours à ce genre de dispositif permet de raccourcir le temps de refroidissement de lait ainsi que son temps de séjour dans le centre.

iii) 59 centres disposent d’une capacité de transport (pour livrer aux unités de transformation) inférieure à leurs besoins durant le pic de la collecte dont 10 centres ne disposent pas d’aucun moyen de transport.

La résolution des inadéquations entre le pic de la collecte, la capacité de stockage, le  refroidissement instantané et la capacité de transport permettra des conditions de travail moins pénibles durant la haute saison de production pour les éleveurs, les ramasseurs, les collecteurs et les industriels.

jeudi 24 novembre 2011

Et si la saisonnalité du lait devient un atout majeur de la filière lait en Tunisie ?


La saisonnalité de la production laitière est actuellement une source de problèmes pour tous les intervenants de la filière lait. Elle impacte à la fois la quantité et la qualité de lait cru et des différents produits laitiers finis.

Le ratio entre la haute et la basse saison de production oscille entre 2,5 et 3. Désaisonnaliser la production laitière en Tunisie n’est pas d’actualité et demandera un travail de longue haleine.

Cependant, cette saisonnalité pourra devenir profitable à tous les intervenants de la filière laitière si certains mécanismes financiers, organisationnels et législatifs sont mis en place.

1-L’amélioration des capacités de stockage et de refroidissement dans les de centres de collecte : 47% des centres de collecte ne disposent pas d’une capacité en adéquation avec la production de leurs éleveurs durant la haute saison de production. Et 52% des centres ne disposent pas d’une capacité de transport (camions citernes) en adéquation avec leurs besoins

2-L’amélioration de la capacité de transformation des unités industrielles spécialisées dans la production de lait de boisson (+150 000 à 200 000 L/j chaque année)

3-Le renforcement et la diversification de production de la poudre de lait. Actuellement l’unité de séchage existante ne permet que la production de la poudre de lait à 0% MG. La mise à niveau de cette unité pour permettre la production d’autres types de poudre est fortement recommandée.

Les mesures et les investissements susmentionnés permettront

i-une dynamique de recrutement intéressante au niveau des centres de collecte et des unités de transformation.

ii-une exportation régulière de produits laitiers vers le marché libyen et de la poudre de lait vers l’Algérie qui est le 2è importateur mondial de cet ingrédient.

iii- une atténuation de la surenchère que connaît le marché du lait durant la basse saison de production.
 
Cependant, les pouvoirs publics auront à réviser vers la hausse les incitations financières existantes (subventions, exonération de droits de douanes, taxation,…), à gérer l’unité de séchage et à réglementé la politique de stockage et d’exportation des produits laitiers

lundi 21 novembre 2011

Les camions citernes de transport de lait cru souffrent de plusieurs défaillances

Un audit a été réalisé sur un échantillon de 57 camions citernes conçus pour le transport de lait cru, totalisant une capacité de transport de 866 000 et qui traitent avec toutes les unités de transformation de Tunisie. Les capacités des camions citernes audités vont de 2000 L à 33 000 L avec un compartimentage allant d’1 à 7 compartiments.

Cet audit s’est focalisé sur 3 axes principaux : i) la sécurité des personnes (état de la passerelle et de la rambarde de sécurité) ; ii) l’efficacité du nettoyage (circuit du nettoyage, boules, joints des trous d’homme,…) et iii) l’optimisation du dépotage pour éviter les prises d’air et les pertes de temps.

Le résultat de cet audit a révélé plusieurs défaillances

Uniquement 2 camions sont conformes à tous les critères énumérés dans l’audit

86% des camions présentent des risques majeurs pour la sécurité des personnes (chute lors de l’échantillonnage,…)

68% des camions ne peuvent être nettoyés efficacement à cause de plusieurs défaillances dans leurs circuits de nettoyage.

80% des camions passent plus de temps que prévu lors de dépotage à cause de défaillances dans les collecteurs et les vannes de fonds.

A la lumière de ces résultats, je crois qu’il est primordial de constituer une commission nationale sous l’égide du GIVRLAIT regroupant des collecteurs, des industriels et des fabricants de citernes pour une mise à niveau des camions citernes existants et pour la rédaction (ou la révision) d’un cahier de charge régulant le transport de lait cru à la fois au niveau du circuit primaire et lors de sa livraison au unités de transformation.

jeudi 17 novembre 2011

Réviser la subvention de la collecte et de réfrigération est-il un impératif?

L’attribution de la subvention de collecte et de réfrigération aux centres de collecte a été dans les trois dernières décennies un appât efficace pour drainer des investissements dans le secteur laitier qui a permis à l’Etat d’économiser des sommes importantes de devises destinées auparavant pour l’importation de lait en poudre.

Cependant, les conditions d’attribution de cette subvention souffrent de plusieurs défaillances :

1-L’absence d’un lait de référence permettant de moduler les montants déboursés aux centres de collecte. Aujourd’hui deux centres de collecte qui collectent deux types de lait de qualités incomparables perçoivent la même subvention par litre de lait transformé. A titre d’information si on considère que le taux moyen de mouillage du lait cru s’élève à 5% (et là nous restons dans un hypothèse optimiste), l’Etat aurait subventionné à hauteur de 8 000 000 Dt de l’eau dans le lait durant la période s’étalant entre 2004-2010.

2-L’OEP qui est l’organisme régisseur de cette subvention de collecte et de réfrigération n’a pas les moyens nécessaires de contrôler avec précision les quantités qui ont transité par chaque centre de collecte. Il est d’usage au niveau des collecteurs de s’approprier plusieurs centres de collecte qui sont utilisés afin de permettre une répartition des quantités collectées d’une manière à ne pas dépasser le plafond de 5 000 000 L/an (7 000 000 L/an pour les centres équipés par une centrale d’eau glacée) au-delà duquel la subvention n’est plus déboursé. Il n’est pas rare de voir un lait collecté dans un gouvernorat déclaré comme étant collecté dans un autre gouvernorat. Comme il n’est pas rare de voir un lait collecté par un collecteur donné disposant d’un seul centre de collecte déclaré comme étant collecté par un autre collecteur. Evidemment, un commission bien grasse est demandé par le «prestataire de service».

Nous venons d’énumérer les deux défaillances majeures qui concernent la subvention de collecte et de réfrigération et nous proposons des solutions qui ne demandent que d’être renforcées par vos suggestions :

1-Une révision de fond doit concerner le mode de fonctionnement de l’OEP en révisant ses procédures, en renforçant ses ressources humaines et matérielles

2-Il est urgent de revoir la qualité physico-chimique et microbiologique du lait de référence tunisien (ou des lait de référence régionaux). La base de données du contrôle laitier de l’OEP, du LIAL, de certains industriels peuvent générer les résultats escomptés.

3-Il est impératif de réviser vers la hausse (nous proposons 80 millimes/L) la subvention de stockage et de réfrigération, mais il est impératif aussi de la lier à la qualité du lait collecté par le centre de collecte. Actuellement, tous les centres de collecte peuvent s’équiper de moyens de mesure précis et rapides.

Toutes ces mesures restent vaines si la zone d’action du centre de collecte n’est pas délimitée géographiquement.

Nous attendons vos suggestions.

mardi 15 novembre 2011

Et si le lait cru se vendait au kilogramme?

Il y va de l’intérêt des producteurs, des collecteurs et des industriels de convertir les transactions de lait cru du litre au kilogramme. Cette alternative permet de limiter des pertes économiques substantielles pour ces différents opérateurs. De plus, quantifier une masse reste de loin plus facile que de mesurer un volume dynamique.

Au niveau des producteurs, les contenants utilisés ne sont pas certifiés par les services de métrologie légale, ne sont pas uniformes et ne sont pas dépourvus de défauts altérants la mesure de volume.

Au niveau des collecteurs, l’estimation des volumes entrant dans leurs centres de collecte n’a aucun fondement scientifique : pesage des bidons et application d’un ratio de 3% qui n’a aucun fondement logique, les citernes utilisés par les ramasseurs ne donnent aucune information sur leur volume réel… Par ailleurs, la quasi-totalité des centres de collecte ne manifeste aucun intérêt pour les critères de jaugeage du lait permise par leurs citernes de stockage. La majorité des citernes sont mal installées (inclinaison recommandée par le fabricant non respectée, absence de cohérence entre le numéro de série de la citerne avec celui de la jauge et du tableau de conversion).

Au niveau du transport, aucun centre de collecte et aucun transporteur de lait cru ne possède de documents légaux, certifiant la contenance du ou des camions citernes transportant le lait cru vers les unités de transformation.

Ce flou réglementaire reste une source majeure de litiges entre toutes les parties intervenant dans la production, la collecte, le transport et la transformation de lait cru.

En l’absence d’une interprofession représentative de tous les intervenants susmentionnés il est fortement recommandé de légiférer des lois cadres permettant des transactions de lait cru entre les producteurs, les collecteurs, les transporteurs et les transformateurs basées sur la masse de lait et non sur le volume.