jeudi 25 mars 2010

L'après l'agrément sanitaire?

La mise en place de l'agrément sanitaire au niveau des centre de collecte et des unités de transformation laitière représente un acquis considérable pour la filière lait en Tunisie et pour la préservation de la santé des consommateurs. Le respect de la marche en avant, de la séparation des flux, le nettoyage systématique des contenants de lait (bidons, citernes des camions, tanks de refroidissement et de stockage de lait) ont permis de modifier significativement "l'apparence" des centres de collecte et des unités de transformation de lait. Qu'en est-il au niveau de la matière première : le lait cru?

Les efforts des médecins vétérinaires (qui restent les premiers garant de la santé humaine) et des différents cadres du ministère de l'agriculture sont louables, néanmoins d'autres mesures cruciales auraient dû accompagner la mise en place de l'agrément sanitaire notamment : i) l'antibiothérapie anarchique des bovins laitiers et ii) l'interdiction pure et simple du colportage du lait au niveau du circuit primaire, que ce soit le colportage traitant avec les centres de collecte et/ou le colportage péri urbain traitant avec les crèmeries (commerce de lait cru et dérivés).

Eliminer (ou limiter) la présence de résidus d'antibiotiques dans le lait cru ne pourra se faire qu'en autorisant la vente directe de ces médicaments aux éleveurs uniquement sur présentation d'une prescription d'un médecin vétérinaire. Certes, cette mesure ne résoudra qu'en partie ce problème, néanmoins elle représente une étape indispensable. L'ordre des médecines vétérinaires, l'ordre des pharmaciens, la profession (producteurs, collecteurs, transformateurs) et les autorités de tutelle doivent collaborer pour solutionner le problème épineux de la libre circulation des antibiotiques et contribuer à la préservation de la santé du consommateur (allergie aux antibiotiques, antibio-résistance,...)

Le colportage du lait cru et sa vente directe au consommateur ou par l'intermédiaire des crèmeries représente aussi un danger potentiel pour la santé des consommateurs. Les germes pathogènes pouvant exister dans ce lait génèrent plusieurs maladies (brucellose, tuberculose, salmonellose,...). Or, ces germes pathogènes résistent à certains traitements thermiques (ébullition, pasteurisation) du lait et restent potentiellement dangereux. Certes le lait cru présente plusieurs avantages diététiques (présence d'anti-oxydants, vitamines,...) mais sa vente doit être repensée dans une logique n'incluant pas les colporteurs tels qu'ils procèdent actuellement (en dehors de tout cadre législatif et juridique)