mardi 26 février 2013

Quelle stratégie laitière pour la Tunisie : Nivellement par le haut ou nivellement par le bas? (2)


Une stratégie laitière basée sur un nivellement par le haut consistera à

i)                 une libération du prix de vente à la consommation ;

ii)               une mise en place d’une interprofession regroupant les industriels, les collecteurs et les producteurs. Cette interprofession ne doit avoir aucun lien organique avec l’administration de tutelle. Les décisions de cette interprofession auront force de loi ;

iii)             une mise en place un observatoire de la filière couplé à des laboratoires interprofessionnels régionaux pour veiller à l’activité des collecteurs et des industriels. Cet observatoire veillera à ce que la qualité du lait soit rémunérée et à ce que cette rémunération soit récupérée par les éleveurs ;

iv)              Chaque collecteur (et non pas centre de collecte) ne doit traiter qu’avec une laiterie. Un contrat d’une année doit lier le collecteur à la laiterie. Ce contrat peut être reconduit ou résilié à la fin de chaque année.

v)                  La zone d’intervention de chaque centre de collecte doit être délimitée,

vi)                Chaque centre de collecte doit maîtriser son circuit primaire.

Ce dernier aspect peut faire l’objet d’une réflexion nationale en s’inspirant des expériences d’autres pays ayant une structure de production laitière telle que la nôtre. Cet aspect est un préalable à tout développement de la production.

mercredi 13 février 2013

Quelle stratégie laitière pour la Tunisie : Nivellement par le haut ou nivellement par le bas? (1)


Les professionnels du lait s’accordent que la filière laitière souffre d’une stagnation et d’un manque de visibilité depuis au moins une décennie. Les réunions se succèdent, se répètent et se ressemblent. Les réunions se font généralement lorsqu’il y a pénurie du lait. Les mêmes problèmes sont posés, les mêmes causes sont évoquées et toujours aucun plan d’action ou des plans d’action mort-nés.
Je reste convaincu que le manque de volonté politique de la part des ministères de tutelle est le principal frein au développement et à la restructuration de la filière laitière en Tunisie. Et pour cause on confond l'économique, le social et le politique.... Il y a quelques années la restructuration de la filière était un sujet tabou par peur de remettre en cause la politique avant gardiste de l'Etat.
Actuellement, la mise en place d’une stratégie pour la filière s’impose que ce soit en adoptant un nivellement par le haut et/ou un nivellement par le bas. Tous les éléments sont réunis pour que la Tunisie deviennt "La Vache à Lait de l'Afrique du Nord"... (A suivre)

dimanche 3 février 2013

Le cynisme des colporteurs...


Dans une de mes pérégrinations dans le nord-ouest tunisien et au niveau des plateaux de la haute steppe j'ai été agréablement surpris par une petite exploitation agricole tenue par une jeune promotrice et femme au foyer.
 
18 vaches laitières Holstein Pie rouge, une prairie de Ray Grass-Bersim de 6 ha, un sondage et un mini tank de 1000 L. Les vaches sont bien portantes, bien entretenues et n’ont rien à envier à leurs congénères européennes.
Le bémol de l'histoire cette jeune femme était exploitée en vendant son lait à un colporteur de la place à 500 millimes/L (avant l’augmentation de fin octobre) et à 530 millimes/L (après l’augmentation de fin octobre).
Une preuve supplémentaire pour ceux qui défendent encore la légalisation du colportage. Et cette promotrice n’est que l’arbre qui cache la forêt…

 

mardi 29 janvier 2013

Une décision à côté de la plaque...


J’ai été surpris ce soir d’apprendre que le ministère de l’agriculture envisage d’augmenter de 10 millimes/L la subvention de collecte et de réfrigération de lait cru et ce afin de permettre aux centres de collecte d’augmenter de 10 millimes/L les colporteurs alors que ces derniers n’ont jusqu’à maintenant aucune existence légale.

Cette décision est critiquable à plus d’un niveau, i) ce n’est pas en développant le colportage qu’on résoudra la non qualité pratiquée, développée et maitrisée par cette corporation qui s’est imposée par la force des choses et le laxisme avec lequel on l’a traitée depuis plus de deux décennies, ii) augmenter les colporteurs alors qu’ils réfutent, récusent et refusent le pseudo cahier des charges qui leur a été préparé depuis plus de 8 ans, une démarche pareille ne relève que d’un amateurisme dangereux ou d’une manœuvre politicienne irresponsable, iii) la somme allouée à cette augmentation n’aurait pas été mieux placée en s’attelant à regrouper les petits éleveurs, à rapprocher le froid aux petits et moyens élevage, en promouvant le métier d’éleveur, en travaillant la politique fourragère du pays, en relançant la vulgarisation publique et privée,… ?

Je crois qu’il est encore temps pour revenir sur cette décision en la limitant dans le temps et/ou la conditionnant à l’acceptation d’un cahier des charges soucieux de la qualité et de la pérennité de la filière.

A bons entendeurs

lundi 21 janvier 2013

Conférence débat sur la filière laitière en Tunisie


Dans le cadre de son colloque hebdomadaire intitulé "Les mercredis de l’AGRI culture", l’Institut National Agronomique de Tunisie organise ce mercredi 23/01/13 à 14 :00 (Salle des Conférences de l’INAT) une conférence débat sur le thème "La Filière Laitière en Tunisie".
Cette conférence sera donnée par M. Ali KLEBI (PDG de la Centrale Laitière de Mahdia ; VITALAIT) et de Dr. Khaled ZARROUK (ancien Directeur à l’Institut de Nutrition).

vendredi 18 janvier 2013

Monsieur le gouverneur n’outrepassez pas vos prérogatives....


Par le passé, chaque fois que j’avais eu l’occasion de discuter de la filière avec un gouverneur, premier administrateur et gestionnaire du gouvernorat, je rencontrais parfois de l’écoute, parfois de la compréhension, souvent de la diplomatie pour contourner les problèmes chroniques de la filière : le colportage, le secteur informel, l’élevage en hors sole fourragère,… Mais je n’avais jamais rencontré ou entendu parler d’un gouverneur qui voulait recommander et/ou imposer aux centres de collecte de lait les destinations finales de leur lait.

Je ne saurai dire s’il s’agissait de rumeurs, d’allégations, de l’intox,… mais lorsque le gouverneur d’un grand bassin laitier recommande et/ou impose cela aux centres de collecte de son gouvernorat, j’aimerais bien le voir refaire cette démarche dans 2 ou 3 mois lorsque les centres de collecte de lait n’auront à compter que sur 2 ou 3 laiteries du pays.

Monsieur le gouverneur n’outrepassez pas vos prérogatives....