jeudi 28 mai 2015

Et si la SOTUDEL (Société Tunisienne des Dérivés du Lait) n’était pas un cas isolé? Et si on se penchait un peu plus sur les conditions de fabrication des dérivés du lait dans les crèmeries?

La campagne entreprise par les autorités de tutelle pour assurer des produits agroalimentaires salubre aux citoyens est plus que louable. Cependant, cette campagne doit s’inscrire dans le temps et aller jusqu'au bout pour éliminer tous les fraudeurs et électrons libres qui enveniment les différentes filières du secteur agro-alimentaire. L’exemple de la SOTUDEL (Société Tunisienne des Dérivés du Lait) montre qu'il est urgent de contrôler les conditions de la transformation laitière qu'elle soit industrielle ou artisanale.


Cependant, les ateliers artisanaux ou les arrières boutiques des crèmeries ne doivent pas être épargnés par cette campagne de contrôle. Si les contrôleurs visitent les où sont fabriqués les Ricotta, la mozzarella, le fromage râpé, le Raieb, le lben,…, ils "découvriront" beaucoup de surprises relatives aux conditions de fabrication, de conservation et de stockage. Et ils seront encore plus "surpris" lorsqu'ils "découvriront" que le lait ayant servi pour la fabrication est d’origine inconnue.

Ceux des officiels qui essayeraient de banaliser l’impact de ce type de production, je dirais que ce "lait noir" représente entre 30% de la production nationale (environ 400 000 000 L/an).


Alors, Messieurs les officiels seriez-vous convaincus pour nous éviter une telle pourriture?

lundi 18 mai 2015

Centres Steppique et Littoral : Lorsque le ruminant est conduit comme un monogastrique avec le silence complice des différents intervenants…


Il est de notoriété publique que la quasi-totalité des élevages hors sole fourragère sont largement tributaires des aliments composés industriels ou fermiers. La Tunisie ne fait pas l’exception.
Cependant, l’exception tunisienne réside dans le fait que :


i) le contrôle de l’origine et de la qualité de ces aliments composés reste laxiste,

ii) les quantités distribuées n’obéissent qu’au degré de cupidité de commerciaux peu scrupuleux, qui vont jusqu’à inviter des pseudo experts étrangers pour recommander des distributions uniquement en 2 reprises de 18 kg et plus par jour…. Au diable les problèmes d’acidose, la richesse de lait en matières utiles et d’infertilité des vaches,

iii) il y a quelque temps un aliment farineux à bas prix et à bas valeur nutritive (le fameux BAM) fait ses ravages dans les gouvernorats limitrophes à l’Algérie, des stocks entiers sont exposés, vendus et troqués au vu et au sus des autorités de tutelle…. Sans aucune réaction de ces dernières. Serait-ce par peur, par manque de moyens, par laxisme? Serait-ce un silence complice? La réponse importe peu. Le diagnostic est là : Un cheptel qui souffre, des éleveurs qui souffrent et des industriels qui souffrent…

Messieurs les officiels, il est grand temps de prendre le taureau par les cornes…