jeudi 8 décembre 2016

Quel Paysage Laitier pour la Tunisie en 2030? / What dairy landscape will we have in Tunisia in 2030?

En 2030, le lait restera une source importante de protéines et d’énergie que le tunisien continuera à consommer, et la filière lait restera un secteur d’activité économique à forte employabilité directe et indirecte.
Quel paysage laitier pour la Tunisie en 2030 si le niveau de consommation, en constante croissance, sera de 200 équivalents litres de lait per capeta, et si nous aurons à répondre aussi aux besoins en lait de la population libyenne?
En 2030, nous serons 12 500 000 personnes* en Tunisie et eu égard au niveau de consommation retenu (hypothèse ci-dessus), nous aurons à produire environ 2 900 000 000 litres de lait (y compris l’autoconsommation et les besoins des veaux au niveau des fermes laitières). Cependant, cette production ne pourrait se faire avec la structure de production actuelle car les conditions édapho-climatiques ne permettrons pas l’installation de plus de 940 000 vaches laitières (toutes races confondues) et ayant un niveau de production moyen ne dépassant pas les 3 000 litres par an.
Nous ambitionnons que ces 2 900 000 000 litres soient produits par environ 320 000 vaches laitières ayant un niveau de production moyen de 9 000 litres par an, et exploités par uniquement 21 500 éleveurs professionnels ayant des troupeaux avec une taille moyenne de 15 vaches laitières.
Par ailleurs, la reconquête du marché libyen demeure une priorité. Subvenir aux besoins en lait de la population libyenne (ayant des habitudes alimentaires semblables à la population tunisienne), qui sera d’environ 9 500 000 personnes* en 2030, est de nature à dynamiser la filière lait et accélérer sa professionnalisation. Dans ce cas de figure, nous aurons à produire 5 000 000 000 litres. Et si nous gardons les mêmes paramètres zootechniques (niveau de production, taille de cheptel), nous aurons à élever 550 000 vaches laitières exploitées par 36 600 éleveurs professionnels.
Nous sommes persuadés que ces objectifs sont réalisables et peuvent être facilement déclinés en plans d’action qui ne nécessiteront qu’une volonté politique inébranlable.
A suivre
*la croissance démographique retenue est de +1,0% par an pour la Tunisie et de +3,3% par an pour la Libye (source : Wikipedia)

What dairy landscape will we have in Tunisia in 2030?

In 2030, milk will remain an important source of protein and energy that Tunisians will keep consuming. The milk sector will remain an economic activity with direct and indirect powerful employability.

What dairy landscape will we have in Tunisia in 2030 if the consumption level will be 200 liters milk equivalents per capeta, and if we would have to face the milk requirements of the Libyan population?

By 2030, we will be 12,500,000 people* in Tunisia and given the level of consumption used (hypothesis above), we will have to produce about 2,900,000,000 liters of milk (including self-consumption and the needs of calves at the dairy farms). However, this production could not be done with the current production structure because the land and climatic conditions will not allow the installation of more than 940 000 dairy cows (all breeds combined) which have an average production level not exceeding 3 000 liters per year.

Our ambition is that these 2,900,000,000 liters will be produced by approximately 320,000 dairy cows with an average production level of 9,000 liters per year and operated by only 21,500 professional farmers with herds of an average size of 15 dairy cows.

Moreover, the reconquest of the Libyan market remains a priority. To meet the milk needs of the Libyan population (with dietary habits similar to the Tunisian population), which will be about 9,500,000 people* in 2030, is likely to boost the milk sector and accelerate its professionalization. In this case, We will have to produce 5,000,000,000 liters. And if we keep the same parameters of production level and livestock size, we will have to raise 550,000 dairy cows operated by 36,600 professional breeders.

We are convinced that these objectives are achievable and can be easily translated into action plans that will require unwavering political will.

To be continued

*The population growth retained is + 1.0% per year for Tunisia and + 3.3% per year for Libya (Wikipedia source)

mercredi 30 novembre 2016

Et si le salut venait du lait ?

J’ai toujours soutenu la thèse voulant que l’industrie agro-alimentaire est la première marche vers une industrialisation plus diversifiée d’un pays. Désormais, l’industrie laitière et toutes les activités qui lui sont connexes est un socle solide aujourd’hui en Tunisie. Mais, l’amont laitier reste très fragile et on peine à le restructurer à cause de l’absence d’une vision et d’une réelle volonté politique pour appliquer les diverses recommandations d’experts nationaux et internationaux.
L’organisation de l’amont laitier et sa professionnalisation demeurent deux exercices complexes pour les décideurs politiques mais restent un cap salutaire duquel on ne doit pas dévier à la veille des négociations sur l’ALECA. Les promesses d’aides, de dons et d’investissements issus du forum « Tunisia 2020 » doivent profiter aux diverses productions agricoles en général et à la production laitière en particulier permettant d’assurer aujourd’hui en Tunisie un revenu mensuel décent si elle est bien conduite.
Mettre en place dans certaines régions défavorisées de la Tunisie les mécanismes financiers et administratifs adéquats pour s’installer en tant qu’éleveurs laitiers est de nature à permettre aux jeunes d’emprunter des voies moins tortueuses que celles de la contrebande et/ou du terrorisme.

A suivre…

vendredi 3 juin 2016

Crise de la filière laitière : Lorsqu'on ne veut pas apprendre de nos erreurs...

Nous nous sommes abstenus depuis quelques mois à publier car nous avions orienté notre énergie pour participer aux diverses réunions, séminaires, colloques consacrés à la crise que connait la filière laitière depuis juillet 2015.
Nous sommes contents que certaines de nos recommandations publiées sur le présent blog ont été prises en considération par les autorités de tutelle (c.f. Notes publiées le 28/09/15 et le 08/12/15), mais notre déception est plus grande car AUCUN enseignement n’a été tiré de cette crise par TOUS les acteurs de la filière sans exception.
Aucune vision stratégique et une volonté presque préméditée pour laisser les choses telles qu’elles sont. Tous les acteurs s’accusent mutuellement, pataugent dans une mare de revendications populistes et court-termistes, avec un campement sur des positions ne pouvant que mener vers la destruction de la filière. Pourtant, cette crise a offert toutes les conditions nécessaires pour réformer et restructurer la filière laitière, tout en lui donnant un autre départ vers une excellence répondant aux rêves des pères fondateurs de cette filière.

A suivre…