vendredi 25 mars 2011

L'après agrément sanitaire?

Il y a un consensus que le projet de l’agrément sanitaire dans les unités de collecte et de transformation de lait cru est une initiative prise par des vétérinaires pour faire travailler d’autres vétérinaires. A mon sens, il aurait été plus facile et plus valorisant d’inciter les collecteurs et les industriels de lait cru à la mise en place des normes ISO 14000 et ISO 22000.

Pourquoi le projet de la mise en place de l’agrément sanitaire a été une demi-réussite?

La seule amélioration palpable dans les centres de collecte de lait cru et dans les unités de transformation de lait cru a été la mise à niveau de l’infrastructure.

L’échec flagrant de l’agrément sanitaire demeure la précipitation dans la mise en place (les délais étaient très courts) et l’absence d’amélioration significative de la qualité microbiologique de lait cru, des conditions de stockage et des conditions de transport.

A titre d’exemple, plusieurs centres de collecte disposent à la fois d’un raccordement au réseau de la SONEDE et d’un sondage. Un sondage, s’il n’est pas traité convenablement et régulièrement, avoisinant une fosse septique ne peut approvisionner le centre de collecte qu’avec une eau contaminée par des coliformes fécaux. Tout le processus de nettoyage des citernes de stockage, des bidons et des citernes de transport de lait cru devient caduc. Un facteur parmi d’autres qui explique la qualité microbiologique médiocre du lait cru collecté.

Par ailleurs, si l’objectif ultime de l’agrément sanitaire est de préserver la santé du consommateur et lui faire parvenir au consommateur un produit de bonne qualité et traçable, d’autres acteurs de la filière lait devront être impliqués, notamment les crèmeries, les glaciers artisanaux, les fromagers artisanaux au vue des quantités de lait cru drainées par ce secteur informel.

Que faire alors?

A mon sens il faut basculer vers la préparation des centres de collecte et des unités de transformation à la mise en place de l’ISO 14000, ISO 22000 et ISO 26000. Ces certifications engloberont à la fois le management des risques, le management environnemental et le management de la responsabilité sociétale de l’activité laitière. Un bout de chemin a été parcouru auquel on pourra imbriquer un processus permettant les certifications ISO susmentionnées.

3 commentaires:

Adel AMMAR a dit…

rien n'empêche les CCL ou les autres établissements de préparation des DA de mettre en place de l'ISO.
d'ailleurs, en 2003, une coopérative de collecte de lait dans la région de mahdia a commencé de faire de l'ISO. ce-ci lui a facilité l'octroi de l'agrément en 2009.
l’agrément sanitaire avec sa spécificité réglementaire et son caractère administratif demeure un outil fiable pour assurer de la sécurité sanitaire de DAOA dans notre pays.
l'agrément sanitaire est une "demi-réussite" dans le secteur lait ?!
oui, s'il sera lâché
non, s'il continuera
l'après agrément ne peut être que renouvellement ou retrait.

Blog Laitier Tunisien a dit…

@Adel AMMAR

i) On ne peut pas qualifier l'agrément sanitaire d'un outil fiable pour assurer la sécurité sanitaire de DAOA dans notre pays alors que 30% du lait produit transitent par des vendeurs ambulants sans aucune qualification et par les crèmeries. Rien qu'à voir les cas de brucellose dans nos hôpitaux il y a de quoi se demander où est l'agrément sanitaire?

ii) Si des centres de collecte ont eu l'agrément sanitaire alors que l'eau avec laquelle ils nettoient leurs citernes de stockage contient des coliformes fécaux car ils utilisent l'eau d'un sondage non traité et qui est à proximité d'une fosse septique, je vois mal la fiabilité de cet agrément sanitaire.

iii) l'agrément sanitaire est une certification tuniso-tunisienne qui n'a aucune valeur aux yeux de nos partenaires économiques (je parle évidemment de ceux du nord). Imaginez un jour quela Libye demande une certificat reconnu internationalement : Qui pourrait faire l'affaire : l'agrément sanitaire ou une certification ISO

iv)le travail qui a été fait pourrait être valorisé en basculant vers cette certification ISO avec ce qu'elle engendre comme outils de suivi et de correction (chose qu'on voit mal avec l'agrément sanitaire)

v)Auriez-vous des résultats montrant que la qualité du lait collecté est devenue meilleure avec la mise en place de l'agrément sanitaire?

Bien Cordialement

Adel AMMAR a dit…

i)L'A.S. interdit la vente directe du lait cru par les CCL et les oblige à expédier leur lait uniquement aux industries approuvées.
ii) Le contrôle de la qualité de l'eau est l'une des 12 bases de l'A.S.
iii) Est une évidence depuis 1994 que l'Union Européenne n'accepte des DAOA (Denrées Alimentaires d'Origine Animale) qu'à partir des établissements agrées; et c'est à vous d'imaginer que la Libye exige l'A.S. approuvé par un certificat sanitaire délivré par les services vétérinaires relevant de l'autorité compétente et non plus de l'ISO pour les importation des produits laitiers à partir de la Tunisie.
Enfin, il faut distinguer entre l'ISO en tant qu'outil de choix pour les établissements aussi bien pour leur approvisionnement ou leur expédition; par contre l'A.S. est une obligation pour tous les établissements soumis au contrôle officiel de l’autorité compétente.