jeudi 17 novembre 2011

Réviser la subvention de la collecte et de réfrigération est-il un impératif?

L’attribution de la subvention de collecte et de réfrigération aux centres de collecte a été dans les trois dernières décennies un appât efficace pour drainer des investissements dans le secteur laitier qui a permis à l’Etat d’économiser des sommes importantes de devises destinées auparavant pour l’importation de lait en poudre.

Cependant, les conditions d’attribution de cette subvention souffrent de plusieurs défaillances :

1-L’absence d’un lait de référence permettant de moduler les montants déboursés aux centres de collecte. Aujourd’hui deux centres de collecte qui collectent deux types de lait de qualités incomparables perçoivent la même subvention par litre de lait transformé. A titre d’information si on considère que le taux moyen de mouillage du lait cru s’élève à 5% (et là nous restons dans un hypothèse optimiste), l’Etat aurait subventionné à hauteur de 8 000 000 Dt de l’eau dans le lait durant la période s’étalant entre 2004-2010.

2-L’OEP qui est l’organisme régisseur de cette subvention de collecte et de réfrigération n’a pas les moyens nécessaires de contrôler avec précision les quantités qui ont transité par chaque centre de collecte. Il est d’usage au niveau des collecteurs de s’approprier plusieurs centres de collecte qui sont utilisés afin de permettre une répartition des quantités collectées d’une manière à ne pas dépasser le plafond de 5 000 000 L/an (7 000 000 L/an pour les centres équipés par une centrale d’eau glacée) au-delà duquel la subvention n’est plus déboursé. Il n’est pas rare de voir un lait collecté dans un gouvernorat déclaré comme étant collecté dans un autre gouvernorat. Comme il n’est pas rare de voir un lait collecté par un collecteur donné disposant d’un seul centre de collecte déclaré comme étant collecté par un autre collecteur. Evidemment, un commission bien grasse est demandé par le «prestataire de service».

Nous venons d’énumérer les deux défaillances majeures qui concernent la subvention de collecte et de réfrigération et nous proposons des solutions qui ne demandent que d’être renforcées par vos suggestions :

1-Une révision de fond doit concerner le mode de fonctionnement de l’OEP en révisant ses procédures, en renforçant ses ressources humaines et matérielles

2-Il est urgent de revoir la qualité physico-chimique et microbiologique du lait de référence tunisien (ou des lait de référence régionaux). La base de données du contrôle laitier de l’OEP, du LIAL, de certains industriels peuvent générer les résultats escomptés.

3-Il est impératif de réviser vers la hausse (nous proposons 80 millimes/L) la subvention de stockage et de réfrigération, mais il est impératif aussi de la lier à la qualité du lait collecté par le centre de collecte. Actuellement, tous les centres de collecte peuvent s’équiper de moyens de mesure précis et rapides.

Toutes ces mesures restent vaines si la zone d’action du centre de collecte n’est pas délimitée géographiquement.

Nous attendons vos suggestions.

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